Expériences / Démarche créative

Démarche créative avec les versets thèmes
du 25e anniversaire de l’arrivée des récitatifs au Canada

Introduction :

Je vous propose de participer à la mise en geste d’un récitatif collectif : Ez 3, 1-3.
Déjà plusieurs régions ont vécu l’expérience ! Joignez-vous au mouvement du corps-réseau que nous sommes et qui grandit grâce à des activités comme celle-ci... 
[Nous avons partagé les résultats de l’expérience de chaque région un soir de la session d’été 2004 à St-Jérôme.]

Buts de la démarche :

1. Permettre aux récitants et récitantes de chaque région de s’approprier le récitatif du 25e par une expérience de création collective. 
La mélodie de notre récitatif a été composée le jour de la fête du 25e (le 25 oct. 2003) par les participant(e)s de l’atelier CRÉATION. Nous voulons que ces versets gardent la note de notre unité, par sa mélodie, et l’empreinte de notre diversité, par les gestes qui auront la couleur locale de chaque groupe qui participera à la démarche.

2. Se rattacher au verset fondateur (*) 25 ans plus tard, avec une Parole nouvelle sur la manducation qui est notre activité essentielle. Dans sa conférence, Guylain nous a bien exhortés à ne jamais, jamais, jamais faire l’économie de ce qui nous nourrit, de ce qui nous fait vivre en profondeur. Cette démarche est l’occasion de nous ressourcer, de réfléchir, d’approfondir et de partager ensemble notre spiritualité propre, notre manière de cheminer, notre façon de nous relier à un Dieu-Parlant au-dedans de soi. En termes simples, c’est une belle occasion d’échanger entre récitant(e)s sur notre expérience de manducation de la Parole.

3. S’ouvrir à de nouvelles manières de faire... La tradition orale, c’est pas figé !

4. Favoriser le rayonnement du récitatif biblique. Que l’esprit et l’énergie du 25e circule dans notre réseau et rejoigne les personnes qui n’ont pas pu participer à la fête ainsi que celles qui découvriront les récitatifs cette année. 

Étapes de la démarche :

Idéalement, la démarche se vivra en petits groupes (pour favoriser l’implication et l’expression de chaque personne) et s’échelonnera sur 3 rencontres d’une heure et demie chacune. 

Pour que les participant(e)s saisissent bien ce qu’ont de spécial ces rencontres, par rapport aux ateliers d’apprentissage habituels, l’animateur commence par expliquer les objectifs principaux (voir les buts de la démarche, plus haut):
Que chaque région puisse s’approprier le récitatif du 25e.
Que chaque personne ait l’occasion d’échanger sur son expérience de manducation de la Parole en récitatif biblique. 

Une personne du groupe sera choisie pour tenir un journal de bord collectif (mise par écrit de ce qui est vécu et partagé dans le groupe). Une copie de ce journal sera envoyée par courriel à Louise Bisson. [L’original sera apporté par un porte-parole du groupe à la session d’été 2004.  Cela a été fait.]

Pour le réseau de l’ACRB, ces versets d’Ézéchiel (Ez 3, 1-3) sont désormais associés à l’événement du 25e anniversaire de l’arrivée des récitatifs en terre canadienne. Ça fait 25 ans que l’on mange ce livre sacré et que l’on trouve ça bon ! Ça nous fait vivre toutes sortes de choses... Nous nous donnons une année pour échanger et célébrer cela.

Les étapes qui suivent sont des suggestions... Si vous prenez un autre chemin, libre à vous !

1e rencontre

Écoute des résonances :
Pour se préparer à l’activité créative qui va suivre, il convient de se connecter à la résonance des 3 versets d’Ézéchiel à l’intérieur de soi : faire contact avec ce qu’ils éveillent comme image, comme sensation, comme émotion, comme expérience. Comment ils se rattachent à mon expérience ? Qu’est-ce que je vis par rapport au récitatif que je vais créer ?

  1. D’abord : Lecture d’Ez 3, 1-3 dans la version Osty (voir la traduction plus bas)
    Ensuite on les relit, verset par verset en 3 traductions différentes (ex.: TOB, Osty, La nouvelle traduction de la Bible ou une autre traduction de votre choix) :
    Trois personnes lisent à tour de rôle, un verset à la fois, pour bien entendre les variantes.
    Puis l’animateur chante le verset qui vient d’être lu dans la version du récitatif (Osty).
    Pendant tout ce temps, les participants sont attentifs à ce qui est éveillé en eux.

  2. Chaque personne du groupe partage simplement le mot qui la touche et comment ça la touche... On peut aussi partager le vécu associé à l’ensemble du texte.
    (Pour certains groupes il sera préférable de commencer par un premier niveau d’échange sur les différences observées dans les traductions… Cela préparera le terrain au deuxième niveau d’échange plus affectif et subjectif où l’on parle de soi aux autres.)
    Enrichissement collectif, sensibilisation au texte et aux personnes.
    Terminer en chantant le récitatif complet. 
    (ou bien : le chanter comme intermède après quelques partages)

    Apprentissage de la mélodie :

  3. Apprentissage du récitatif : mélodie seulement. Cette manducation se fait en se balançant puis en marchant... On peut décider d’apprendre le récitatif en entier ou une tranche à la fois (ex: apprentissage d’une première section puis création gestuelle, apprentissage d’une deuxième section puis création, etc.)

    Début de création gestuelle :

  4. En équipes de 2 ou 3 personnes, on commence à créer des gestes sur les mots du texte. L’animateur passe dans les équipes pour aider à chanter la mélodie dans le bon rythme. Mais il n’intervient pas pour les gestes. Pendant cette période plus ou moins longue selon les groupes, on peut mettre de la documentation à la disposition des participants pour les aider à mieux comprendre certains mots du texte. Par exemple un VTB (vocabulaire de théologie biblique, ou un dictionnaire encyclopédique de la Bible, ou des notes de bas de page prises dans la bible elle-même.) Cela aide à préciser les gestes en s’approchant du sens biblique des mots.
    Pendant cette étape, chaque équipe note les gestes et le sens des gestes qu’elle choisit.

  5. Présentation du “produit semi-fini” devant les autres équipes.
    Réactions et accueil du vécu associé aux gestes choisis.
    Il n’est pas nécessaire d’arriver à un consensus autour des gestes; bien sûr cela pousserait plus loin la recherche de sens… Par contre, ce n’est pas vraiment le but visé par la démarche. Comme animateur, il faut se rappeler que notre objectif est d’entrer dans un espace d’échange à propos de notre expérience de manducation. Tant mieux s’il y a des interprétations gestuelles différentes ! Cela veut dire que l’expérience sous jacente est riche et variée.


Si le groupe ne s’est donné qu’une rencontre pour vivre la démarche, on peut terminer ici. S’il reste un peu de temps, l’échange peut se poursuivre autour des questions suivantes :

  1. Qu’est-ce que je trouve bon pour moi dans la manducation (c’est-à-dire dans le fait de “manger” des textes de la bible) ? Qu’est-ce que ça produit de bon dans ma vie ?

  2. Comment ce qui se présente dans ma vie me nourrit et prend sens ? 
    “Ce que tu trouves, mange-le”, manger des événements de ma vie pour les assimiler, pour les digérer... comment je fais ça ? 

Veiller à ce qu’une personne du groupe mette par écrit ce qui est échangé et le transmette à Louise.


Si le groupe s’est donné 3 rencontres pour vivre la démarche, alors les 2 questions qui précèdent peuvent être différées...


2e rencontre

Mise en contact avec un élément de ma vie :

  1. Bref rappel de nos objectifs, question de se remettre dans le bain. Accueil de ce qui a rejoué ou pas. Réentendre le récitatif une fois.

  2. Mise en route corporelle par la respiration, les étirements et le balancement.

  3. Yeux fermés, debout, bien en contact avec ma propre respiration, dans le balancement du corps, je suis invité(e) à regarder ma vie présente. Je laisse le Seigneur placer devant moi un élément de ma vie que j’ai à assimiler, une réalité que j’ai besoin de digérer... Je ne cherche pas avec ma tête, j’accueille ce qui vient, ce qui se présente, ce qui se trouve là. Quelque chose que je n’ai pas choisi et qui est là dans ma vie. (Silence)
    Chacun(e) nomme à voix haute ce qui s’est présenté, toujours les yeux fermés. 
    Après chaque expression-prière, le groupe chante : 
    “Il me dit fils d’homme (fille d’homme, si c’est une femme), ce que tu trouves, mange-le.”
    En inspirant profondément, j’accueille en moi cette réalité que je viens de nommer.
    En expirant, je me détends, je m’en remets à Dieu, je lui fais confiance…

    Reprendre la création gestuelle :

  4. Tout le groupe chante le récitatif entier, pendant que chacun fait les gestes qu’il avait créés avec son équipe la semaine précédente. On peut refaire l’exercice quelques fois; cela permet de retrouver et de pratiquer la mélodie et les gestes. Ne pas trop ancrer les gestes car la vitamine va peut-être amener le groupe à faire des modifications.

    Vitamine biblique, première partie :

  5. Recherche du sens de quelques mots : Fils d’homme, rouleau, miel...
    Observation des répétitions dans le texte. 
    Par exemple le mot manger est employé 5 fois. Cette répétition mérite qu’on s’y arrête et qu’on regarde la progression amenée d’une fois à l’autre.

  6. Suite à cette réflexion, chaque équipe retravaille ses gestes.


Terminer en me rappelant quelle réalité j’ai “inspirée” en moi au début de la rencontre (3).
D’ici la prochaine rencontre, je m’ouvre intérieurement par rapport à cet élément de ma vie.
Je le porte, je le laisse prendre place en moi, je laisse mes entrailles travailler tranquillement.
Je suis confiant(e)... le Seigneur ne me fait pas « manger » cette réalité pour rien; sa place et son sens vont se révéler.


3e rencontre

Mise en route :

  1. “Il me dit: Fils (fille) d’homme, ce que tu trouves, mange-le”
    Je reprends contact intérieurement avec ce qui se présente dans ma vie comme réalité à digérer... 

  2. “mange ce rouleau, puis va parler à la maison d’Israël.” 
    Quelques uns peuvent dire comment ils ont cheminé cette semaine avec ce qu’ils portaient dans les entrailles.
    D’autres peuvent parler d’un geste qu’ils ont modifié (pourquoi, quel sens cela soutient).
    Toujours mettre par écrit les expériences racontées, dans le journal de bord du groupe.

  3. Reprise de tout le récitatif avec gestes.

    Vitamine, deuxième partie :

  4. Ezéchiel et son contexte historique.
    Faire exprimer par le groupe ce qu’ils connaissent d’Ézéchiel (après Jérémie, grandes visions, époque de la destruction du Temple, message dur).
    Compléter en faisant ressortir ce qui aide à comprendre le langage de notre texte.
    Par exemple, Ézéchiel était un prophète un peu “capoté”, extrême dans sa manière de dire les choses, très coloré ! Manger un rouleau... 
    Jérémie, lui, en parlant de la même réalité spirituelle, a plutôt dit: “Dès que se présentaient tes paroles, je les dévorais.” Deux langages bien différents.

    Pour les vitamines bibliques, l’animateur n’a pas à tout savoir et tout donner lui-même. L’esprit de la démarche en est un d’exploration, d’appropriation et de création collectives.

    Temps d’intégration personnelle :

  5. En silence, chacun remplit par écrit la feuille-parchemin que l’animateur lui remet. (Imprimer la feuille-parchemin sur du papier chamoisé)
    Il n’est probablement pas encore possible pour la plupart des participants de répondre à la deuxième question qui s’y trouve. Le parchemin restera là pour rappeler à ma conscience la silencieuse besogne intérieure d’assimilation qui suit son cours... J’écrirai quand l’événement ou l’élément de ma réalité deviendra “parole”, quand le sens émergera.

  6. Puis chaque participant(e) roule sa feuille-parchemin et la glisse dans un anneau (ça peut être une alliance, temporairement) en signe d’alliance avec soi-même et avec Dieu qui parle par la réalité rencontrée, en signe de consentement à manger ce qui s’y trouve. 

    Geste final :

  7. Les rouleaux sont déposés dans une corbeille (identifiés par le prénom).
    Chaque personne reçoit son rouleau par les mains d’un membre du groupe, debout en face d’elle, pendant que le groupe lui chante: “Il te dit : Martine, ce que tu trouves, mange-le, mange ce rouleau, puis va parler à la maison d’Israël.”
    Quand tous ont reçu leur rouleau... chaque personne part chez-elle, ruminer, digérer, se donner du temps. 

    De retour chez-moi, je placerai ce petit rouleau bien à la vue ou dans un endroit qui m’est personnel. L’objet symbolique offre un support pour poursuivre cheminement amorcé.


    Les groupes qui le désirent peuvent se rencontrer à nouveau quelques semaines plus tard pour

    partager leur cheminement
    prendre connaissance et compléter le journal de bord du groupe


Ez 3, 1-3 
Écoutez le récitatif en format MP3

Traduction
Pour atelier de création
Le texte en caractère gras est le récitatif

Tob Osty
v1. Il me dit : « Fils d’homme, 
mange-le, 
mange ce rouleau; 
ensuite tu iras parler 
à la maison d'Israël. »
v1. Il me dit : Fils (fille) d'homme,
ce que tu trouves, mange-le;
mange ce rouleau,
puis vas parler
à la maison d'Israël.
v2. J'ouvris la bouche
et il me fit manger ce rouleau.
v2. J'ouvris la bouche;
il me fit manger ce rouleau
v3. Il me dit « Fils d’homme,
nourris ton ventre
et remplis tes entrailles
de ce rouleau que je te donne.»
Je le mangeai :
il fut dans ma bouche
d'une douceur de miel.
v3. et me dit : Fils (fille) d'homme,
fais manger ton ventre
et remplis tes entrailles
avec ce rouleau que je te donne.
Je le mangeai,
et il fut dans ma bouche
doux comme du miel.

// chez Jérémie 15,16 

Tob : Dès que je trouvais tes paroles, je les dévorais. Ta parole m’a réjoui, m’a rendu profondément heureux. 

Osty : Quand se présentaient tes paroles, je les dévorais, tes paroles étaient pour moi l’allégresse et la joie de mon coeur.

Feuille-parchemin
pour l'activité d'intégration
de la 3e rencontre

Il me dit : ____________________________
                              ton prénom
Ce que tu trouves, mange-le :

1 : J’écris la réalité que j’ai à assimiler présentement :




2 : Je note ce que j’en comprends petit à petit :





Mange ce rouleau… Ez 3, 1-3

Journal de bord
accompagnant la démarche de création gestuelle 
sur Ez 3,1-3

Éléments d’identification :

  1. Nom de la ville où le groupe vit la démarche (ex : groupe de Drummondville)

  2. Nom de l’animatrice(teur) du groupe
    numéro de téléphone et adresse courriel de l’animatrice(teur)

  3. Nombre de participants
    aperçu du nombre d’années d’expérience de chacun en récitatif
    (il est possible pour des débutants de vivre la démarche)

Suggestions d’éléments à écrire dans le journal de bord du groupe

  1. Ce que les personnes ont dit dès le 1er contact avec le texte ainsi qu’à d’autres moments où elles parlent de leur expérience

  2. Les découvertes et réflexions faites pendant l’exploration du texte et contexte (au moment des vitamines)
    Notez aussi les questions qui restent en suspens. Nous demanderons à Guylain d’y répondre cet été.

  3. Les effets de la démarche pour le groupe
    et pour le cheminement des personnes…
    C’est-à-dire, l’impact de cette expérience de création gestuelle
    et l’impact des activités d’intégration…

FIN  

Envoyer le compte rendu de votre démarche à Louise Bisson Louise@recitatifbiblique.com

Indiquez bien la ville ou la région où l’expérience a été vécue  ainsi que le nom, le numéro de téléphone et l’adrel de la personne qui a animé la démarche.

Merci !

(*) “Ce n’est pas de pain seul que vivra l’être humain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.” 

Mt 4, 4

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